Située en territoire de Beni, secteur Beni Mbau, groupement Baswagha –Madiwe, zone de santé de Mabalako, l’agglomération de cantine traverse les moments les plus difficiles qu’elle n’aurait jamais connus. Cette contrée est plus connue dans la culture des plusieurs produits agricoles dont le riz, le manioc, le cacao, le café, …. Mais aussi dans l’exploitation des minerais. Ce qui attire un bon nombre de la population venant des plusieurs coins de la province du Nord-Kivu à part les autochtones pour gagner la vie.
Alors que l’insécurité était généralisée en territoire de Beni, cette partie ne connaissait que les cas étincelles qui ne constituaient pas un danger pour sa population au contraire elle accueillait quelques déplacés.
Aujourd’hui, cette partie devient invivable depuis quelques jours car faisant face à un massacre, carnage, spectaculaire.
Tenez, c’est depuis le 04 juin dernier que les rumeurs sur des mouvements suspects des personnes inconnues ont circulé dans la contré et les villages environnants ; n’ayant pas été prise en compte par les autorités compétentes, les rebelles des ADF ont du 04 au 10 Juin 2024 attaqués successivement la population et tué la population dans les villages de MASAU, MAPASANA, MASALA, MAHIHI, KEME, MANGUMU, KABWEKE. Si les uns ont été tués par armes blanches, armes à feu, d’autres ont été calcinés dans leurs maisons c’est le cas du village de Makusa Maitundulu qui a été incendié en date du 10 Juin. Plusieurs blessés graves ont succombé de leurs blessures car n’ayant pas trouvé accès aux structures soit abandonnés par les leurs en fuite. A leur passage, les ADF ont incendiés certaines boutiques, des motos qui transportaient des personnes en fuite. Ils ont pillé des biens ménagers, des bétails, articles de commerce et médicaments au centre de santé Kabweke ; plusieurs personnes ont été portés disparus dont leur sort demeure un mystère. La situation ne fait que se dégrader malgré les opérations conjointes menées entre les FARDC et Les UPDF en territoire de Beni. Contre les ADF.
La société civile de la place dresse un bilan provisoire d’une centaine des personnes lâchement abattues tous les âges confondus depuis le 04 juin sans prendre en compte les corps des civils non récupérés. Le respect aux morts est foulés aux pieds : les corps des victimes tués déplacés, dans les conditions dégradantes, des corps en état de putréfaction difficile à reconnaitre gisent en brousse ou en le long de la route.
Consécutivement à cette situation, plus de 80 pourcent de la population se sont déplacés à Mabalako, Visiki, Mambingi, kyanzaba, Beni, Butembo, … laissant derrière eux tous leurs biens, où ils vivent pour la plupart à la belle étoile ; les activités sont paralysées dans plusieurs secteurs dont les plus touchés sont l’éducation, la santé, le commerce, l’agriculture.
Pour assurer leur auto défense, quelques habitants (la jeunesse surtout) soutenus par les notables du milieu ayant résisté, se sont organisés pour passer la nuit autour du feu à l’extérieur, une façon aussi d’interpeller les dirigeants.
L’organisation des Femmes Juristes pour les Droits de la Femme et de l’enfant, FJDF , une organisation des droits humains intervenant en territoire de Beni, Ecœurée par ces actes affreux dénonce l’abandon des citoyens qui subissent les violences généralisées à leur triste sort et rappelle aux autorités congolais que la mission principale des dirigeants militaires et policiers de cette province sous ’état de siège selon l’esprit de l’ordonnance instituant cette mesure exceptionnelle au Nord-Kivu et Ituri n’est rien d’autre que la restauration de la paix. Elle dénonce le non respect de la vie humaine consacrée dans notre constitution ainsi que le droit à la paix et à la sécurité.
Bien que le gouvernement congolais ait adressé ses condoléances aux familles victimes et promis d’accompagner ces familles dans le processus d’inhumation des victimes et assuré la prise en charge des blessés , la FJDF recommande aux autorités à renforcer urgemment les mesures sécuritaires et humanitaires à Cantine et environs afin de permettre le retour de la population en application de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies insistant sur la protection des civils .
Pour la FJDF, le 12 Juin 2024
Le rapporteur