La crise humanitaire, consécutive aux affrontements entre les rebelles du M23 et les FARDC qui est vécue dans la ,partie Sud du territoire de Lubero en province du Nord Kivu s’aggrave de plus en plus avec la progression du M23 signalée à une dizaine de kilomètres de la commune rurale de Kanyabayonga.
Des tirs d’artillerie se font entendre du jour au jour sur les collines surplombant cette entité et une dizaine d’obus y ont été larguées et y ont fait plusieurs victimes parmi la population civile dont un motocycliste et une femme grièvement blessés , un enfant qui a succombé .
Une des traces des obus largués par les rebelles
Cette précarité de la situation sécuritaire a poussé les partenaires humanitaires à suspendre momentanément leurs activités à Kanyabayonga. Comme les autres habitants, eux aussi craignent le risque d’escalade des violences liés au conflit armé. Les statistiques publiées par la coordination humanitaire OCHA font état de 77.323ménages avec 324.266 personnes déplacées dont 152.160 femmes ,75.666 enfants de moins de 59 mois dépourvus des nourritures, médicaments, eau et abris. L’on y signale des accouchements sans assistance médicale provoquant des décès maternels, des incursions nocturnes, des viols des femmes et jeunes filles , augmentation des maisons de tolérance pour le pratique sexe survie, une sur militarisation de la zone, l’occupation des militaires des maisons des civiles, des tracasseries dans les axes des passages donnant accès aux champs.
Notons qu’avant cette vague de déplacement, Kanyabayonga accueillait des milliers des déplacés venus de Rutshuru, Masisi fuyant les affrontements entre les rebelles et l’armée congolaise. Ces déplacés vivaient les uns dans les familles d’accueil, des écoles, les églises, offices de l’Etat sont de nouveaux contraints à se déplacer.
La population de Kanyabayonga en déplacement
La commune de Kanyabayonga ainsi que les localités voisines se vident progressivement de leurs habitants ; si certains enfants ont pu passer les épreuves des Examens de fin d’Etudes primaires, sous une psychose, d’autres ne l’ont pas pu car s’étant déjà déplacés ; le sous PROVED déplore l’absence des 570 élèves dont 276 filles qui n’ont pas pu passer les épreuves. Parmi les populations déplacées le même constat a été fait : sur 1780 enfants attendus 1072 seulement ont été enregistrés pour les épreuves
Devant ce drame des actions urgentes méritent d’être menées pour secourir les populations en détresse ; c’est par exemple songer à mettre en place un mécanisme de rattrapage des élèves qui n’ont pas pu participer aux épreuves ,assouplir les mesures d’octroi d’aide humanitaire en situation actuelle, ordonner la cessation des hostilités par le cessez le feu en permettant l’accès à l’aide humanitaire ,utiliser les medias et le feuillet contenant les notions pouvant informer les communautés sur les abus et exploitations sexuelles ainsi que les violences sexuelles dans toutes ces formes .
L’organisation des Femmes juristes pour les Droits de la Femme et de l’enfant, FJDF, une organisation active dans la région appelle face à cette situation l’application de la Résolution 1325 sur la femme, paix et sécurité en assurant la protection de la population civile et surtout les femmes et les jeunes filles.