LA VILLE DE BUTEMBO : ENTRE DESESPOIR ET DESOLATION

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C’est depuis le vendredi 28 juin 2024 dans la soirée que la commune rurale de Kanyabayonga est passée sous contrôle de la rébellion du M23 après un moment de résistance  alors aussi que la veille les agglomérations de Miriki et Kimaki étaient déjà tombés entre les mains de ces assaillants  après des combats sanglants contre les FARDC.

Cette situation inquiète la population civile et la plonge dans une désolation. Il s’observe tout un afflux des déplacés vers les zones sécurisées  et nombreux sont arrivés en ville de Butembo craignant cette avancée progressive des rebelles et viennent s’ajouter à ceux qui ont fui les atrocités à Kantine et secteur des Bapère,  d’autres par contre, déçus par la progression des rebelles ont décidé de ne plus fuir et souhaitent regagner leurs villages.    Les acteurs humanitaires qui œuvraient dans la zone   s’y  sont également    retirés.

Désespérés par la situation et voyant le danger à la porte de la ville de Butembo regroupés pour la plupart au sein des groupes de pression  très agressifs  se sont organisés pour constituer un mouvement de résistance et de vigilance pour barrer la route à l’ennemi dans plusieurs coins de la ville. Malheureusement  cela tourne à un désordre  et à la commission des violences contre les innocents soupçonnés à tord d’être  en complicité avec  des rebelles. Ces jeunes créent des paniques par des actions appelant aux journées sans activités qui tournent parfois à des scènes des pillages, barricades  sous l’impuissance  des forces de l’ordre  d’accorder une protection à la population. Tenez ; la journée du samedi 29 juin 2024, veille de la commémoration du 64ème anniversaire de l’indépendance les jeunes ont vandalisé les enceintes de l’hôtel  BELIEVE , qui est un établissement hôtelier de haut rang en ville de Butembo qu’ils ont soupçonné d’accueillir des officiers qui fuyaient les rebelles du M23 qui progressent dans le Sud du Territoire au lieu d’aller les combattre. Ceux-ci se sont mobilisés et ont tenté de fouiller l’hôtel ; les éléments de la police appuyés les FARDC ont lancé des tirs de sommation pour maitriser  les manifestants  en colère qui répliquaient par des jets des projectiles. Ces coups de feu ont provoqué la paralysie des activités au centre ville de Butembo. Le bilan fait état de 4 blessés dont 1 militaire  poignardé par un manifestant.  Ils  auraient aussi emportés des motos du personnel qui resteraient jusqu’à leur sans trace ? Comme si cela ne suffisait pas  les feux ont été allumés sur le macadam de l’artère principale ; les barricades ont été érigés jusqu’aux alentours de Butembo à Musimba et Kyambogho ou 3 personnes ont été lynchées car suspectées d’être d éclaireurs des rebelles.

La belle face de l’ HOTEL BELIEVE saccagé par les manifestants

Destruction du macadam par le feu allumé par les manifestants

Les organisations non gouvernementales dans les viseurs

Depuis quelque temps des messages d’intox contre les organisations humanitaires surtout à caractère international  ont circulé dans les réseaux sociaux selon lequel ils  seraient de mèche avec les rebelles ADF et M23 et  ont été sommée de quitter  et à la fermeture de leurs offices .Dès lors  la communauté humanitaire a été obligée de se délocaliser vers Kirumba , Lubero, Butembo.  Sur leur marche un convoi de l’organisation Tearfund  a été méchamment attaquée la nuit  du dimanche au lundi à Kivunano au quartier Ngingi en commune Mususa ,       

les jeunes en colère se disant vigilants ont incendié 5 engins roulants  et brulé vifs 2 des  agents  qui étaient à bord ont été brulés vifs car considérés comme agissant au compte de l’ennemi. Dans sa réunion du 28 juin 2024 la coordination humanitaire était revenue sur cette alerte.

Véhicules de Tearfund brulés

Profitant de cette situation confuse, certaines personnes mal intentionnées et animées d’une haine  montent des propos mensongers envers les organisations locales en ciblant nommément leurs responsables pour inciter la population dont les jeunes à la révolte  et aux actes de violation.

La FJDF regrette la perte des innocents, victimes d’une barbarie dans une ville sous état de siège mais qui n’est pas à mesure d’exécuter la mission lui confiée. elle pense qu’il n’est pas normal que dans une zone ou le couvre feu est imposé, des jeunes peuvent s’attaquer la nuit aux édifices, aux personnes au point de leur ôter la vie. La sacralité de la vie humaine  proclamée par la constitution n’a plus sa place dans un Etat de droit..

FJDF condamne ces actes de violences qui sont anti patriotiques et appelle les jeunes à la conscience  et à l’esprit de discernement avant tout agissement.

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