La Journée Internationale de la Femme est célébrée dans le monde sous le thème : « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme ». La RDC pour atteindre cette vision mondiale a élaboré un thème : « Accroître les ressources en faveur des femmes et filles dans la paix pour un Congo paritaire ». Au Nord-Kivu, ce thème a été intitulé : « Pour un Nord-Kivu sans violence, investir en faveur des femmes et filles dans la recherche de la paix ».
Le mois de la femme, tel que qualifié, est un moment d’évaluer les conditions des femmes dans chaque zone. L’organisation de cette activité est confiée au Ministère genre, famille et enfant ; pour lui, cette journée sera célébrée sous une attitude de deuil et la tenue vestimentaire recommandée est de couleur noire, une façon d’attirer l’attention des décideurs sur la situation qui se passe dans le pays.
Le ministère envisage aussi des collectes des fonds et autres biens pour subvenir tant soit peu aux besoins des nécessiteux en privilégiant les cibles des déplacés de guerre éparpillés à travers l’étendu de la province, en ville de Goma et territoire de Rutshuru, Masisi et Lubero sans abri dont les conditions humanitaires sont précaires sans oublié les déplacés survivant des massacres des ADF et autres groupes armés dans les régions de Beni, Butembo et Lubero.
La division provinciale du genre, famille et enfant organise des activités avec les partenaires humanitaires en donnant des orientations tout en mobilisant auprès d’eux des fonds pour alloués à l’aide aux déplacés. Le constat est que le budget de l’Etat dépend presque de l’aide extérieure pour les activités commémoratives de cet événement du 8 Mars.
Dans les entités urbaines et territoriales, les organisations féminines , les départements femmes des partis politiques ainsi que services de l’Etat sont appelés à contribuer pour la réussite de la journée en ville de Butembo chaque structure a l’obligation de payer une somme allant de 35 à 50 dollars minimum pour recevoir un numéro d’accès à la participation à la marche organisée sous l’égide du service urbain genre , famille et enfant.
Par ailleurs les femmes s’organisent dans leurs structures pour célébrer la journée ; ce qui génère un caractère commercial pour les vendeurs des habits et tenanciers des hôtels et autres places publics qui accueillent des manifestations.
En ces jours, des récupérations politiques ne sont pas à exclure surtout en voulant répondre à certains besoins sociaux ; De son coté la banque de sang fustige la faible participation des femmes aux activités des donneurs pourtant selon cette autorité, les femmes seraient parmi les premières bénéficiaires. Une mobilisation à laquelle sont appelés les femmes dans une campagne de collecte des fonds en faveur des déplacés vivant dans la ville. Il est aussi regrettable d’observer en ce moment ou se prépare la journée internationale des droits des femmes, que les réseaux sociaux et autres moyens de communication ainsi que certaines personnes véhiculent des messages de dénigrement de la femme en diffusant une mauvaise image de la femme.
Partant de ces quelques exemples, le risque de détournement des objectifs de ladite journée est visible car ne faisant qu’augmenter des charges supplémentaires pour alourdir le sort de la femme.
En mettant une attention particulière sur les thèmes international, national, provincial et les actions retenues, la FJDF se pose la question de savoir comment évaluera – ton les rêves du 8 Mars 2024. Le pouvoir public ferait encore mieux davantage en mettant la femme au centre par la dotation des ressources nécessaires au lieu de l’abandonner mais aussi en restaurant la paix. Les appuis de l’Etat en faveur des femmes suivies des actions qui mettront fin aux conflits permettront l’accroissement des ressources pour le développement du pays à travers la mise en œuvre de la Résolution1325 de Nations Unies que la RDC a ratifié.
Pour donner une valeur à cette journée la FJDF pense que l’Etat devra appuyer financièrement et techniquement l’organisation des activités y relatives.