I. PRELIMINAIRE
Femmes Juristes pour les Droits de la Femme et de l’Enfant, FJDF en sigle, est une organisation des droits humains qui milite pour la défense, la protection et la promotion des droits de la femme et de l’enfant.
Pour la matérialisation de sa mission, la FJDF mène des actions en Territoires de Beni et Lubero ainsi que dans les villes y afférentes.
Différentes activités sont réalisées à travers la communauté entre autres la vulgarisation des textes légaux, l’accompagnement juridique et judiciaire, les plaidoyers ainsi que l’accompagnement des structures communautaires avec un accent particulier sur les droits fondamentaux des femmes et des enfants.
Ces activités sont planifiées et évaluées dans les réunions hebdomadaires du staff se référant à la planification annuelle définie en Assemblée Générale exécutée par la Coordination. Le présent bulletin renferme les réalisations au courant de la semaine du 08 au 13 Aout 2022 sur la situation des droits de la femme et de l’enfant.
Après les manifestations anti MONUSCO, la situation sécuritaire est devenue volatile en ville de Butembo et dans les environs.
Parmi les évènements marquants, c’est l’attaque de la prison centrale dans la nuit du 10 août par un groupe d’hommes armés, qui ont d’abord tué 3 policiers de garde avant de faciliter d’évasion de plus de 800 détenus y compris une vingtaine des femmes. Ces assaillants ont brûlé la cellule de détention des femmes et ont traîné les détenus dans une destination inconnue. Cette situation a beaucoup inquiété la population surtout que l’identité des assaillants n’était pas connue.
Alertés, certains jeunes se sont mobilisés pour pourchasser ces assaillants, aussi dans l’objectif de libérer les otages et les retourner en prison.
Les FARDC aussi voulant neutraliser l’ennemi ont su libérer les otages, d’autres se seraient soustraits et auraient pris fuite dans différentes directions.
Depuis cet événement, la situation est restée confuse, surtout avec les déclarations du porte-parole des opérations SOKOLA I, sur la voie des ondes accusant la population d’héberger l’ennemi soit de complicité. La société civile s’est dite indignée par cette déclaration gratuite exposant la population aux représailles en oubliant la vraie cible.
La population du Nord de la ville où seraient passés les assaillants a vécu dans une psychose et un déplacement vers le centre-ville a été observé aux heures vespérales craignant toute éventualité. C’est aux heures matinales du 12 Août que la situation s’est aggravée à l’entrée Nord de la ville où un groupe d’hommes armés a pris d’assaut la barrière de Kangote.
Ils ont tiré des balles sur la poste de la police, 3 policiers seraient morts et 2 jeeps de la police brulées. Les activités ont été paralysées durant toute la journée ; les coups de balles ont retenti des plusieurs coins, une femme soupçonnée de complicité avec l’ennemi a été victime d’une justice populaire. Certains habitants n’ont pas su se procurer à manger.
Les autorités Urbaines lancent un appel au calme et à la vigilance. Elles demandent aux habitants de s’abstenir des actes pouvant faciliter l’infiltration de l’ennemi.
Ce samedi matin, un calme apparent s’observe mais plusieurs rues et avenues sont barricadées.
La FJDF se dit préoccupée par cette situation, car les femmes et enfants sont touchées négativement de plusieurs manières. Elle invite les autorités à la maîtrise de la situation pour que la population vaque librement à ses activités pour la survie des familles.
C’est pourquoi, la FJDF aux côtés des autres organisations féminines de Butembo ont lancé l’opération port d’étoffes rouges pour dire stop à l’insécurité qui a fait couler le sang des innocents.
En dépit du contexte, la FJDF a réalisé les activités d’accompagnement, de sensibilisation et a participé à l’évaluation rapide de la protection de l’enfant dans la zone de santé de Musienene à Kivugha, Muhangi et Mabambi. La FJDF est une organisation de défense des droits de la femme, elle invite les parties à la retenu et sollicite le rétablissement de l’autorité dans la ville de Butembo.